SCENOGRAPHIE

L’action se déroule dans un lieu unique, l’atelier de Courbet, alors qu’il est en train de peindre le célèbre tableau « L’Atelier du Peintre » dont l’exposition future constitue la raison de la présence de Proudhon et l’élément déclencheur des échanges avec Courbet et avec son modèle. De par ses dimensions importantes, le tableau (reproduit par Gratienne Bonan, elle-même artiste peintre résidant à Angles sur l’Anglin) est l’élément majeur du décor et réduit par son positionnement l’espace ainsi propice aux quasi-huis clos de la pièce.

La gageure en l’occurrence tient au fait que le TPC préparait 4 spectacles simultanément et qu’il fallait, à l’aide des éléments mobiles communs à ces spectacles, créer une atmosphère unique sans aucun rapport avec celle des autres spectacles en cours de réalisation qui mettent en œuvre des scénographies très différentes.

 

 

L’HISTOIRE

Gustave COURBET (1819-1877) qui se dit « Maître du Réalisme » achève l’un de ses chefs-d’œuvre « L’atelier du peintre » (dont la restauration, à la vue du public, est actuellement en cours au Musée d’Orsay à Paris).
Il s’y met en scène avec son modèle, entouré de nombreux personnages contemporains (nous sommes en 1855), allant de ses amis « actionnaires », amateurs de ses toiles à ceux qui appartiennent à « l’autre monde de la vie triviale » : les exploités et les exploiteurs symbolisant l’ensemble de la société.
En rupture avec les bonapartistes au pouvoir et les représentants « officiels » du monde de l’art, il prône « l’art vivant » et édifie un « Pavillon du réalisme » pour imposer sa peinture sans se compromettre avec l’art officiel.
Pour présenter ses œuvres et rédiger un « Manifeste du Réalisme » il fait appel à l’un de ses amis, le polémiste, journaliste, philosophe, sociologue et théoricien révolutionnaire : Joseph PROUDHON (1809-1865). Proudhon, d’origine ouvrière, entend réformer le socialisme et prône l’anarchie en s’opposant aux bonapartistes mais également à Karl Marx qu’il qualifie d’ « apôtre d’une nouvelle religion : l’Etat » qui amènerait ainsi la suppression de toute liberté individuelle alors que lui souhaite la socialiser.

Proudhon modèle Courbet » met en scène cette rencontre au cours de laquelle Courbet demande à Proudhon de rédiger ce « manifeste du réalisme ». Les deux hommes ont en commun les mêmes aspirations sociales et politiques mais dans leur nature tout les oppose : Courbet est dans la vie un homme extraverti, amateur de bonne chère, de bon vin et doué d’un solide appétit sexuel alors que Proudhon est un rigoriste dont le comportement en famille ne déroge pas aux traditionalisme et sexisme de son époque.
La rencontre tourne vite à un « duel entre amis » souvent haut en couleur.
Intervient également dans cet échange, Jenny modèle et compagne de Courbet, femme hardie et libérée qui revendique l’émancipation féminine et l’égalité de l’homme et de la femme et provoque sans cesse Proudhon à ce sujet .
Pour compléter le trio, intervient un quatrième personnage : Jojo, homme du peuple et de bon sens, braconnier de son état, ami de Courbet (avec lequel il partage beuveries et ripailles) mais également bonapartiste aveugle aux antipodes des revendications politiques de Courbet et de Proudhon.

Sans didactisme, cet échange vigoureux et historique témoigne de l’engagement politique de Proudhon et de Courbet, de leur réflexion sur l’art et du combat que mène Jenny pour l’émancipation féminine et l’égalité des sexes.

L’EQUIPE DE REALISATION
Scénographie et mise en scène
Jean-Pierre DUFFOURC BAZIN
Réalisation technique
Jean JOLLY
Michel SAVIGNY
Décoration
Annick SALIGNAT
« Copie » L’Atelier du Peintre  Gratienne BONAN
Conception des Costumes

Nicole DUFFOURC BAZIN
Marylène RICHARD

Réalisation
Marylène RICHARD
assistée de Colette LACROIX
Lumières Alberto CANO
Régie lumière et son
Janik ROGNONI
ou Alain THOMAZEAU
Photographies
Hervé BROGUY
Yves LAFOSSE
Video Bernard MILLET
Visuel communication Agence du Chat Noir
Première représentation Théâtre de la Taupanne
le samedi 14 novembre 2015
DISTRIBUTION
Courbet Didier PIOGER
Jenny Marjorie LHERAUD
Proudhon Nicolas NORMAND
puis J.P. DUFOURC BAZIN
Jojo le braconnier Jean-Pierre CHAPELET

PHOTOS
Yves Lafosse

PHOTOS
Hervé Broguy